Entre sport et adaptation
J’ai le sentiment d’une année écoulée en 1 mois.
Punaise, je les ai courus, ces 42km. AHHHH OUOHEZRFKHJVMLK. Oui parce que c’était dur et que pour une fois, j’ose le dire : je suis fière de moi. Jusqu’à la veille - et surtout la veille -, j’ai beaucoup douté d’y arriver. Ce marathon n’est pas une simple ligne d’arrivée à franchir et une médaille à ramener à la maison.
Ce marathon était une aventure personnelle qui m’a transformée et réconciliée.
Courir est devenu une philosophie et un ADN dont mon corps a finalement pris l’empreinte. La discipline et la rigueur qui ont découlé de la préparation de ce marathon ont fait un cadre sain et stable pour l’avancée de mes projets. La course m’a aidée à tenir le cap ces derniers mois et à faire de moi une priorité ; les entraînements n’attendaient pas. Il fallait faire l’espace, dégager du temps et de l’attention à mon corps, placer une grande écoute à mes ressentis. Et petit à petit, c’est comme un acte de confiance avec moi-même qui s’est tissé.
Des jours avec, des jours sans, j’ai vu la préparation de ce marathon comme une apologie de la traversée de nos existences. Un matin j’y crois, le lendemain je me dévalorise. Le lundi je ressens une telle excitation, le mardi j’ai peur. Le mercredi j’ai envie d’abandonner. Le jeudi je réenfile les baskets. Et au fil des jours, la plaisir arrive, j’apprends, ma confiance se tisse, mon corps allonge les kilomètres et se transforme avec eux.
Il y a quelques années, j’étais plus fatiguée en 10mn qu’aujourd’hui en 3h57. Le corps est vraiment capable de tout si on le lui permet. En passant la ligne d’arrivée, encore, je me suis dit que la vie était magique. Encore, je me suis dit que tout était absolument possible.
Marathon de Biarritz, le 7 mai
Je ne crois pas aux hasards.
En début d’année, j’ai reçu une invitation à rejoindre l’équipage Women for Sea avec l’Odyssée des Possibles pour une traversée en voilier de la Méditerranée. Je ne pensais pas que ces 7 jours arriveraient à un si bon timing dans mon année. Tout couper, goûter au temps long et au bleu, c’était précisément ce dont j’avais besoin pour célébrer mes échéances.
Cela faisait des mois que je sortais très peu la tête de l’eau, et là, on m’invitait à finalement la mettre pour de vrai sous la mer. La navigation et le monde marin étaient jusque-là inconnus pour moi. J’avais très hâte d’y goûter, avec cette intuition déjà présente que je ne m’en séparerait plus. Tout comme je ne crois pas aux hasards, je suis convaincue que l’intuition ne trompe jamais.
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