Une lettre entièrement dédiée à… ma retraite Vipassana.
Vipassana signifie « voir les choses telles qu’elles sont réellement. » Cette méthode de transformation de soi par l’observation de soi est une des techniques de méditation les plus anciennes de l’Inde. Elle se concentre sur l’interconnexion profonde entre l’esprit et le corps. C’est une pratique areligieuse qui se définit plutôt comme un « art de vivre. » Elle est enseignée par le maître indien SN Goenka lors de cours de dix jours, qui sont gratuits : chacun est libre de faire un don à hauteur de ses moyens. De nombreux centres sont présents dans le monde entier. J’ai choisi d’aller en Espagne, précisément au centre Dhamma Neru, près de Barcelone. Voici le site qui référence tous les centres dans le monde (pour les inscriptions, soyez sur le qui vive dès l’ouverture des candidatures - souvent à 7h -, ça se remplit très très très très vite.)
Les infos pratiques étant posées, maintenant, on peut rentrer dans le vif.
Oui, je méditais déjà depuis quelques années… mais pas beaucoup plus que 10 minutes par jour. Là, on parle de 12 heures par jour, pendant 10 jours, dès 4h30 du matin et jusqu’à 21h. A cela s’ajoutent des pratiques de moralité (Sila) : ne pas parler, pas lire, pas écrire, pas faire de sport, pas diner. J’ai raconté sur Instagram chacun des jours, et je prépare un épisode dédié sur ce sujet sur Nouvel Œil. Dans ces prochaines lignes, je vais donc plutôt te délivrer ce que j’ai appris de cette expérience. Avant toute chose, pour être entièrement transparente avec toi : c’était personnellement très difficile.
J’ai pris conscience de l’hyper-activité avec laquelle je conduisais ma vie, et mettre sur pause pour de vrai a été un sacré exercice. Les deux premiers jours étaient une torture mentale (ça donne envie hein ?) C’est même Goenka, le maître indien qui dispense les enseignements, qui décrit Vipassana comme une « opération chirurgicale de l’esprit. »
Tous, nous composons nos vies entre moments d’agitation et d’apaisement, de remises en questions et de confiance. On fait le yoyo entre désir – aversion – désir – aversion. Sensation agréable ? J’en reveux. Sensation désagréable ? Je fuis.
Pour rentrer dans l’aspect théorique de la méthode enseignée, le « but » serait donc de nous délivrer d’infernales souffrances internes que nous alimentons, souvent inconsciemment.
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